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Le Yoga à l'épreuve de la consommation.


Comme à l’image de la société, la tendance actuelle dans le yoga tend vers une consommation d’Asana (Postures). Nous voyons défiler sur internet de belle image de posture, esthétiquement parfaite, toujours de plus en plus extraordinaire et disons le, très photo génique. Des portraits se montrant fièrement entrain de réaliser leur pratique devant l'océan bleu azur. Magnifique ... Quel chance !

 

Mais de quel réalité parle t'on ?

Toujours plus de postures. Toujours plus de pratique différente . Toujours plus de beau paysage …

Mais quand est il de la philosophie du yoga ?

Cette espace de jachère, où le souffle prend le temps de créer de l’espace.

L’autre jour j’entends dans mon cour, un élève me demander si on aller faire toutes les postures de yoga durant l’année ?

Cela m’est apparu questionnant, à savoir que les postures sont illimitées et que bon nombre sont des adaptations, variantes … et que réellement, il n’y a pas de nombre exact de posture. Cependant cette question m’a renvoyé à mes questionnements de professeur, à savoir l’ennui de l’élève dans la séance, sa recherche de toujours plus, son questionnement …

Dans le yoga , il m’apparaît important de trouver le temps de ralentir, d’apprivoiser son corps dans un autre espace. C’est aussi au travers parfois d’une pratique connue, d’une posture que l’on pense connaître par cœur, que l’inattendu peut subvenir. Dans la répétition d'un "même" entre coupé de silence, d'entre deux que l'on laisse advenir ce qui n'est pas encore visible. Et souvent c'est bien quand nous ne faisons plus du yoga, quand le "je" ne décide plus, que le véritable chemin du yoga prend forme.

Dans une re-découverte d’un espace déjà apprivoiser. Ne dit on pas connaître par cœur, mais connaître avec le cœur. Ainsi chercher au sein même de ce que l’on semble connaître, se découvrir différent, autre.

Et se positionner alors dans une posture éthique, que celle de ne pas en vouloir toujours plus, encore plus, mais celle de toucher du doigt l’expérience de la découverte de soi. Faire et refaire c’est toujours travailler. Mais il est vrai que cela demande de déconstruire, de ralentir, de revenir, de toucher du doigts nos émotion et états d’âme tels que l’ennui, la fuite, l’impatience, et les observer tel quels, sans attachement. Les observer, simplement avec bienveillance.

Je reprend les belles phrases de philippe Filliot dans son journal qui s’intitule " le yoga comme art de soi "

« Ainsi il ne faut pas s’illusionner et de faire fausse route : le but n’est pas de ressembler à une belle image, ni de rechercher une forme parfaite comme peuvent nous les présenter les magazines … Tout cela n’est qu’apparence et nous éloigne du véritable travail du yoga qui peut prendre des formes minimes, inattendues, invisibles… Le but n’est pas de réussir obligatoirement la posture, de viser la performance, tout se joue sur le plan mental : dans quel attitude je suis quand je fais ceci ou cela ? Est ce que je fais attention à se qui se passe ? Le but n’est pas d’empiler des connaissances, d’accumuler des compétences mais d’être le plus pleinement possible, dans son corps au moment présent ? Comme le formule Ignace de loyola dans ses exercices spirituels : Ce qui importe ce n’est pas de savoir beaucoup, mais de gouter intérieurement les choses »

Sur ces belles paroles. Je vous souhaite un belle journée.

Et de belle rencontre sur votre tapis de yoga.

A bientôt.

Anaïs

Illustration : Rachel Corcoran

Livre : Philippe filiaux "Le yoga comme Art de soi" Edition Acte Sud


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