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Le Veda ou les Origines de la Connaissance


Les Hindouistes n’ont pas de Livre Sacré comme la Bible pour les Chrétiens ou la Thora pour les juifs. Les hindouistes ont des « textes sacrés » appelés « Védas » qui furent rédigés par la communauté Indo-aryenne il y a des milliers d’années. Les Védas sont les plus anciens textes religieux au monde. Ils sont à l’origine du Védisme, religion mère de l’hindouisme ainsi que de la philosophie Vedanta. Les idées exprimées dans les Vedas furent tout d’abord transmises oralement de père en fils puis de professeur à disciple ; Ces enseignements oraux dateraient du 16ème siècle avant J.C. et s’étendraient avec l’apparition de l’écriture de 5000 à 1500 avant J.C. Pour les hindouistes, les Védas sont les témoins de la fondation et de l’évolution spirituelle du monde, ils constituent un corps de référence pour tous les hindous.

L’invasion Aryenne et la naissance du Védisme

Vers -1900 un cataclysme engloutit un continent situé au sud de l’Inde et à l’est de Madagascar dans l’Océan Indien. Un peuple, qu’on nommera dravidien (cf. : photo ci-dessous) s’installe en Inde. C’est en -1700 que leur civilisation fut en partie décimée par des envahisseurs Aryens venus d’Asie Centrale et du Caucase. Ils furent repoussés au sud de l’Inde ou mêlés aux aryens. Les dravidiens ne sont pas hindouistes au sens propre (pas de littérature védique ni de système des 4 castes) mais influencèrent beaucoup les pratiques religieuses de l’hindouisme. Ils sont pour la plupart brahmanistes. Aujourd’hui on les connaît plus sous le nom de Tamouls. Les Aryens étendirent durant deux siècles leurs conquêtes sur les anciennes peuplades du sud-ouest de l’Inde et devinrent les Indo-aryens. Ils amenèrent avec eux leur religion, le Védisme et il est vrai que dans un premier temps, les habitants des régions envahies n’eurent pas d’autre choix que de vénérer leurs dieux et d’adopter leurs rites. Le Védisme se résume à l’ensemble des croyances et des comportements rituels qui se sont développés en Inde à la suite de l’immigration des populations aryennes. Leur principale divinité s’appelait Indra, Seigneur de la guerre et dieu de la foudre. Les sacrifices humains et animaux avaient une grande importance dans la religion védique, les prêtres allant jusqu’à boire du sang accompagné de vins alcoolisés ainsi que de Soma, une plante aux vertus hypnotiques. Pourtant, pendant longtemps la religion védique fut apparentée en Inde à la violence et au mal. Il faudra attendre -650 pour que les mentalités changent et que les divinités soient perçues autrement. Grâce aux enseignement d’ouverture des Brahmanes, c’est-à-dire des prêtres et religieux de l’Inde, qui, par leur refus de la violence et par l’exemple de leur sainte vie démontrèrent que les dieux étaient « bons » et toléraient les plus faibles, les soutenaient et contribuaient à la recherche de la perfection d’une civilisation. Cette foi en la renaissance spirituelle fit naître successivement l’Hindouisme, le Bouddhisme et le Jaïnisme qui remplacèrent le culte Védique. Ce peuple est à l’origine de langues telles que ce que l’on appelle aujourd’hui le kurde, l’iranien, le perse ou encore l’albanais. Ils rédigèrent les Védas, leurs textes sacrés en langues Sanskri, Veda signifiant Connaissance.

Les Vedas, textes Sacrés

Les textes sacrés sont divisés en deux catégories : celle formant la Çruti (textes transmis par la puissance divine) et celle formant la Smriti (textes transmis par la mémoire des hommes). La Çruti est composée des 4 textes sacrés de l’Hindouisme : les Védas. On trouve donc le Rig-Veda (« sagesse des versets » en langue Sanskri) qui est le texte le plus ancien et le plus important. Ensuite vient le Yajur-veda (« Sagesse des Sacrifices ») qui est le livre des formules rituelles. Puis vient le Sama-Veda (« Sagesse du Chant ») qui est le livre de chants. Enfin vient l’Atharva-Veda(« Sagesse des prêtres Arthavan ») qui est un ensemble de 20 livres de formules magiques destinées à apporter la réussite. Ensuite, chaque Veda est divisé en quatre parties. Les Samhitâs généralement écrits en vers, sont les recueils de base dont découlent les autres. Les Brahmanâs qui sont des textes liturgiques et de rituels. Ils mettent en lumière les liens existants entre les rituels et la mythologie en s’appuyant sur la symbolique, mettant le sacrifice au centre du fonctionnement de l’univers. Les Aranyakas ne concernent que les initiés et présentent des réflexions plus théologiques portées sur le rôle de la religion, en mettant en perspective les relations entre le sacrifice, le cosmos et l’homme. Enfin, les Upanishads sont des traités d’inspiration philosophique qui s’adressent également aux initiés et qui s’attardent sur une vision plus théorique que pratique.

Bien qu’elle l’ait inspiré, la religion védique est très différente de l’hindouisme d’aujourd’hui. Par exemple les femmes pouvaient jouer un rôle en tant qu’autorité religieuse avec l’existence de femme rishis. Les Rishis sont une sorte de combinaison de patriarche, de prêtre, d’ermite et de saint ; ils sont ceux qui ont « entendu » les hymnes du Veda de l’être suprême Brahman tandis qu’ils étaient dans une méditation profonde. Une autre différence entre le Védisme et l’Hindouisme est le manque apparent de croyance en la réincarnation. La réincarnation dans l’hindouisme est en fait un héritage de la culture dravidienne. Ainsi l’hindouisme dans son sens le plus commun, est le fruit d’un mélange de croyances et de cultures. Le védisme est aussi à l’origine de la naissance d’un mouvement philosophique que l’on appellera le Vedanta.

Le Vedanta, doctrine au service de l’humanité

Le Vedanta (du Sanskri ‘Veda’, ‘connaissance’ et ‘anta’, ‘fin’) est une doctrine philosophique qui découle des enseignements védiques. Elle fait partie des six darsanas qui constituent la doctrine métaphysique indienne. Darsana signifie « voir juste », ainsi les différentes manières d’appréhender le monde sensible ainsi que les êtres humains constituent les différents darsanas. Le Vedanta se consacre à la lecture et à l’interprétation des écrits védiques, essentiellement ceux de la partie finale des Vedas, c’est-à-dire les Upanisads. La philosophie védantique n’est liée à aucune croyance sous forme d’idée reçue, elle est une évolution de la pensée à travers la recherche de la place de la conscience pure. En effet, le territoire du mental est l’indice de l’existence d’une unité non-matérielle, la conscience qui est une entité dont l’existence bien qu’évidente n’est pas l’objet de la perception humaine. On distingue deux niveaux de conscience humaine : l’une est l’objet de la perception intérieure (la joie, la tristesse, le doute, etc.) qui est le « je » multiforme ; l’autre niveaux de conscience est celui nécessaire à la perception de la première. Cette conscience ne fait l’objet d’aucune perception intérieure et est appelée « Cit » dans le Vedanta. Le sujet principal du vedanta est Brahman, c’est-à-dire la ‘conscience pure’. Le vedanta enseigne que le Soi est connu illusoirement sous la forme d’une conscience limitée et fragile : l’Ego. Ainsi, « la découverte du Soi élimine tous les voiles d’ignorance qui font obstacle à la Conscience pure et à la Joie qui en découle » déclarait Swami Shraddhananda Giri, chercheur et professeur de Sanskri. Les enseignements sont écrits sous forme d’aphorismes d’approche difficile sans l’aide d’interprétation. La doctrine Vedanta a entre autre donné naissance à diverses écoles de philosophie indienne dont la plus importante est l’Advaita fondée par Shankaracharya, un des plus grands maîtres spirituels de l’histoire de l’hindouisme.

Shankaracharya

« Le Véda est pour l’être humain »

Une différenciation est à faire entre les textes sacrés Veda et les textes sacrés de religions telles que le Christianisme ou la religion Musulmane. En effet, les textes sacrés des autres religions relatent les faits et gestes d’un prophète et sont écrits de la main de l’homme alors que les textes védiques sont simplement la retranscription phonétique du langage de la nature. Un érudit déclarait : « on n’a pas commencé à écrire les textes parce que la tradition commençait à se perdre, mais la tradition a commencé à se perdre quand on a commencé à écrire les textes ». Il est dit qu’à l‘époque védique c’était le Paradis sur Terre. Les hommes se contentaient de chanter, d’expliquer et de décrire la simple réalité de la vie, l’essence même de l’univers. Le passage des Védas à l’écrit est également problématique au niveau de la traduction qui ne fait que déformer le message propre. Le « Véda est pour l’être humain » et ses principes ne doivent pas être traduits ni commentés afin de ne pas en perdre la signification profonde. Le Véda, comme la conscience, est sa propre preuve, il est, décrit, analyse et explique ce qui existe.

Adeline Journet pour www.buddhachannel.tv


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